Le ski de randonnée n’est plus réservé aux grands espaces sauvages. A Gourette comme dans toutes les stations, de plus en plus de pratiquants choisissent désormais les stations de ski pour s’initier ou s’entraîner : sécurité perçue, accès facilité, pentes balisées… Pourtant, ce cadre rassurant peut rapidement faire oublier que la montagne reste un environnement imprévisible et potentiellement dangereux, même en domaine skiable.

Dans cet article, nous revenons sur les principaux risques liés à la pratique du ski de randonnée en station — et les bonnes pratiques pour les éviter.

🎿 1. La cohabitation avec les skieurs

Les pistes sont avant tout conçues pour la descente. Les randonneurs qui montent à contre-sens s’exposent à :

Les collisions

À Gourette, comme dans toutes les stations, les skieurs de randonnée montent souvent à contre-sens des skieurs alpins. Cela augmente considérablement le risque de :

• collisions avec des skieurs rapides,
• pertes de contrôle entraînant des chocs violents,
• difficultés de visibilité sur des ruptures de pente et dans les passages étroits (notamment autour du secteur Cotch ou de Pène Blanque).

Les skieurs alpins, souvent rapides, ne s’attendent pas à croiser un randonneur au milieu d’une piste. Une perte de contrôle peut entraîner un accident grave.

En cas d’accident grave, il y aura une recherche de responsabilité :

La responsabilité incombe de fait au skieur de randonnée qui remonte à contre sens le flux des skieurs. Il faut être conscient que les accidents en montagne génèrent un déploiement important de la chaîne des secours : hélicoptère, service des pistes, médecin station, mobilisation de forces étatiques : gendarmerie, PGHM. Rapatriement de la victime, hospitalisation etc…

Sans compter les conséquences qui s’en suive frais annexes et/ou indemnisation pour la perte de salaire pour la victime etc…

Si l’affaire en vient à être instruite en justice, tous ces frais engagés sont à la charge de celui qui sera reconnu responsable.

☠️⚠️2. Le danger bien réel des dameuses

En dehors des heures d’ouverture, les dameuses travaillent souvent avec treuil. Le câble — tendu, invisible, parfois à plusieurs dizaines de mètres — est l’un des cas d’accident les plus dramatiques.
Même une simple dameuse en mouvement représente un risque majeur si le conducteur ne vous voit pas.

• une dameuse en pleine manœuvre, la neige fraîche provoque un nuage devant le pare brise et limite la visibilité
• un câble tendu en travers d’une pente, peut se déplacer comme un fouet lorsque la dameuse prend de l’angle
• les ruptures de pente sont des zones où un conducteur ne peut pas vous voir.

👉 Pour votre sécurité et la sérénité des dameurs, toute circulation sur le domaine skiable est interdite en dehors des heures d’ouverture. C’est l’un des dangers majeurs du ski de randonnée en station.

👉 Pour les dameurs c’est un véritable cauchemar et ceux qui ont vécu cette expérience s’en remette difficilement voir jamais !!!

🏔️ 3. Le risque d’avalanche ne disparaît pas en station

Au delà des pistes

Même si une partie du domaine est sécurisée, la neige reste un terrain vivant. Le ski de randonnée en station implique souvent d’évoluer :

• hors du damage,
• sur des bords de pistes,
• sur des itinéraires non surveillés,
• sur des zones tributaires de pentes supérieures.

Résultat : les avalanches peuvent toujours se produire, surtout dans des secteurs non stabilisés ou pendant/mettant suite à un épisode neigeux.

PIDA Plan de déclenchement des avalanches

Les pisteurs secouristes mettent œuvre un plan de déclenchement préventif des avalanches après chaque chute des neige. Le terrain naturel ne permet pas toujours de visualiser à la vigie si un randonneur se trouve sur la trajectoire du couloir d’avalanche. Il n’est jamais possible de savoir avec certitude le volume d’une avalanche, il peut parfois être surprenant et traverser des pistes pourtant loin de la zone de tir.

👉Les tirs à l’avalancheur (canon avec flèche explosive) peuvent être tirées à plusieurs centaines de mètres sur des versants opposés où le randonneur peut se croire en sécurité.

🌙 4. Le faux sentiment de sécurité

En station, on pense souvent être « protégé ». Mais :

• certaines plaques ou avalanches peuvent se former en cours de journée sur des secteurs fermés
• la météo change aussi vite qu’en hors-piste,
• les secours mettent parfois plus de temps à intervenir hors des pistes ouvertes.

L’équipement DVA–pelle–sonde reste indispensable, même sur un itinéraire faisant “partie” de la station.

🧭 5. Les itinéraires ne sont pas toujours maîtrisés

Certains randonneurs empruntent des tracés improvisés, attirés par une pente ou une ligne plus directe. Pourtant :

• tous les secteurs ne sont pas sûrs,
• certaines zones mènent vers des falaises, des ruisseaux ou des secteurs interdits,
• les limites du domaine peuvent être franchies sans s’en rendre compte.

⏳ 6. Les risques liés aux horaires

Le ski de randonnée en station est souvent pratiqué tôt le matin ou en soirée, en marge de l’ouverture des pistes.
C’est justement quand :

• les dameuses circulent,
• les opérations de sécurisation ont lieu,
• la visibilité est réduite,
• les secours ne sont pas encore pleinement opérationnels.

Un itinéraire autorisé en journée peut être interdit ou dangereux la nuit.

✅ Comment pratiquer en sécurité ?

Voici quelques conseils simples mais essentiels :

✔️ Se renseigner sur les itinéraires autorisés

Les stations proposent souvent des tracés spécifiques : ils sont faits pour éviter les zones dangereuses.

✔️ Respecter les horaires

Si la station ferme un itinéraire, ce n’est jamais pour rien.

✔️ Garder un équipement complet

DVA, pelle, sonde, frontale, eau, vêtements chauds… même pour une heure.

✔️ Rester visible

Lampe frontale, vêtement réfléchissant, application de suivi : tout aide les dameurs et les skieurs à vous repérer.

✔️ Ne jamais monter au milieu d’une descente

Toujours rester sur les bords ou sur un itinéraire dédié.

🎬 En conclusion

Le ski de randonnée en station peut être une expérience formidable : accessible, progressive et sécurisante… à condition de rester conscient des risques réels.
Ce n’est pas parce qu’on voit les pylônes du télésiège que la montagne devient un terrain de jeu sans danger !

Avec une bonne préparation, un itinéraire adapté et une vigilance constante, la pratique reste une activité passionnante et bénéfique, tant pour le corps que pour l’esprit.